Le cours du cuivre en 2024 : ce qu’il faut retenir

Le cuivre a traversé une année 2023 mouvementée. Alors que son prix avait connu une hausse significative en 2021-2022, stimulé par la reprise post-Covid, il a depuis chuté en raison du ralentissement de la croissance mondiale et du durcissement des politiques monétaires. Qu’est-ce qui est prévu pour 2024 ? Les perspectives demeurent incertaines, mais des tensions sur l’offre pourraient influencer les cours à moyen terme.

La Chine : un acteur clé, mais incertain

La Chine représente le plus grand consommateur mondial de cuivre. Ainsi, l’évolution du prix du cuivre 2024, après des années de croissance modérée, sera déterminante pour le cours du métal.

Cependant, de nombreuses incertitudes persistent. Bien que la fin de la politique zéro Covid semble amorcer un rebond, le marché immobilier chinois et sa bulle de crédit posent une menace potentielle. Un nouveau ralentissement dans la construction, qui est une grande consommatrice de cuivre, pourrait affecter la demande.

À l’inverse, une reprise vigoureuse stimulerait les cours. L’orientation politique du régime, oscillant entre relance et rigueur budgétaire, accroît l’incertitude.

Une offre mondiale sous pression

Malgré les variations de la demande chinoise, l’offre mondiale de cuivre pourrait être soumise à une pression croissante dans les années à venir. Entre la baisse de la productivité des mines existantes et les difficultés à ouvrir de nouveaux sites, la croissance de la production devrait ralentir.

Dès 2024, le marché pourrait même devenir déficitaire, alors qu’il affichait encore un excédent de 170 000 tonnes en 2023, selon des analystes. Cette tension croissante entre une offre limitée et une demande soutenue influe déjà à la hausse sur les prévisions de cours. Le cuivre pourrait atteindre une valeur comprise entre 9 000 et 10 000 dollars la tonne d’ici 2025.

Le dollar et la Fed : des variables importantes

Un autre facteur déterminant pour les fluctuations du cuivre en 2024 est l’évolution du dollar. Les matières premières telles que le métal rouge étant libellées en dollars, un dollar fort exerce une pression à la baisse sur leurs cours.

Il est possible que le billet vert maintienne des niveaux élevés au cours de cette année. La trajectoire des taux directeurs de la Fed influencera également l’appétit du marché pour le risque et, par conséquent, pour le cuivre. Un assouplissement monétaire dès le printemps, parfois évoqué, raviverait l’intérêt spéculatif. Cependant, le resserrement pourrait se poursuivre.

En fin de compte, de nombreuses forces contraires continueront en 2024 à exercer une pression sur le prix du cuivre. Bien que ce dernier devrait évoluer dans une fourchette resserrée à court terme, le rééquilibrage progressif du marché plaide en faveur d’une appréciation du métal rouge d’ici 2025, à condition que la croissance mondiale et chinoise ne s’effondre pas.